sûr, une conscience, une âme immortelle de Gaulois. Il tient essentiellement et religieusement à être un individu libre, homogène et distinct. Il éprouve une répulsion instinctive pour tout ce qui transpire à quelque degré le panthéisme, le socialisme, l’internationalisme, le collectivisme. S’absorber dans un grand ensemble quel qu’il puisse être et s’abreuver d’infinité n’est pas du tout son affaire. Ce qu’il veut pour lui, ce qu’il veut pour son pays, c’est la possession intégrale de ce qui constitue l’individualité d’une conscience d’homme et d’une conscience de peuple. Il est demeuré hermétiquement fermé à toutes les effluves subtiles et flottantes de l’universalité allemande. Il a mis le plus grand soin à ce que la clôture fût complète et sans interstice autour de son âme de Gaulois. Il ne revendique pas l’hégémonie pour son pays, mais il ne veut pas la laisser prendre à personne ; à personne en Europe, à personne dans le monde, à personne dans sa patrie. C’est ainsi qu’il porte son drapeau : celui de la République progressiste, mais disciplinée et passionnément soucieuse de ses droits personnels de gouvernement et d’État libre, le drapeau d’une République qui n’ab-
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