Page:Depasse - Léon Gambetta, 1883.djvu/18

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de démonstration. » Au banquet de la jeunesse, qui lui fut offert par les étudiants à la salle Ragache, il s’exprimait en ces termes : « Si je veux, si j’appelle de toutes mes forces l’avènement de notre forme républicaine, c’est que ce sera un vrai gouvernement qui aura conscience de ses devoirs et qui saura se faire respecter. Je proteste de tout mon pouvoir contre ceux qui, à force d’attaquer les institutions gouvernementales du pays, parce qu’elles sont placées dans les mains d’un homme qui en fait mauvais usage, oublient que le gouvernement, dans une société démocratique, ce serait nous-mêmes. Non pas, entendez-le bien, — car il ne faut pas d’équivoque, — non pas que le gouvernement puisse selon moi sortir de ses attributions… Non, non, j’ai trop de respect pour l’individu, trop de confiance dans le développement mutuel des forces libres et des énergies associées des citoyens… Mais je ne veux cependant pas non plus bouleverser cette organisation qui tient la société en équilibre. Il faut un gouvernement ! il faut notre gouvernement ! »

Quoi de plus clair ? de plus solide ? Sous les formes infiniment variées de l’éloquence pittoresque et parmi tous les élans les plus fou-