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Mais l’organisme résiste ; non seulement il résiste, il triomphe sur certains points pendant un certain temps ; il absorbe les forces assiégeantes, il leur fait ce qu’elles veulent lui faire ; tandis qu’elles travaillent à faire de lui de la matière inorganique, c’est lui qui fait avec elles de la matière organisée.

Cette lutte perpétuelle, qui se compose, chaque jour, à chaque instant, d’un nombre infini de victoires et de défaites partielles, voilà, si nous ne nous trompons, la vie, telle que se la représente M. Paul Bert. « La vie, dit-il en propres termes, est la résultante d’un conflit entre un être organisé et les milieux ambiants. »

J’aurais bien envie de demander si cette « organisation » de l’être n’est pas déjà la vie, de m’enquérir si la vie n’est pas cela même qui lutte et soutient le conflit, au lieu d’être la résultante du conflit ; mais ces brèves notices sur les contemporains ne sont pas destinées à la discussion ; je dois seulement exposer, aussi bien que je les puis comprendre, les grandes et originales idées de M. Paul Bert, fécondes en conséquences hardies.

Dès que l’on considère la vie comme la résultante d’un conflit entre une substance orga-