Dans ce journalisme si essentiellement français et parisien, M. Ranc fut Français et Parisien entre tous. L’un a eu plus d’imagination et une verve plus entraînante ; l’autre, plus de finesse et de subtilité ; M. Ranc a sa force propre, méthodiquement contenue, froide, sérieuse et incisive. Il ne cherche pas ses effets, il ne fait pas de longs préparatifs d’imagination pour lancer à la fin le trait mortel. Il dit simplement et immédiatement le mot terrible et juste. Il a montré surtout que cette guerre d’ironie n’était pour lui qu’un moyen, qu’une arme mise au service de la liberté, et non pas le but d’une vie entière et l’occupation exclusive de ses facultés sous tous les régimes et dans tous les temps.
Il fut condamné à quatre mois de prison pour un article sur les insurgés de juin publié dans le Nain Jaune. Il fit ces quatre mois de prison à Sainte-Pélagie, d’octobre 1867 à février 1868. C’est là qu’il conçut le plan de son Roman d’une conspiration, qui parut dans le journal le Temps. « Ce récit, dit M. Ranc dans son introduction, est vrai pour la plus grande partie. Les conspirateurs dont je raconte les luttes ignorées et le dévouement inutile ont vécu, les mouchards dont on trouvera ici les portraits fidèles ont été