Page:Depasse - Ranc, 1883.djvu/29

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vernement de la France. Il fut d’abord maire du IXe arrondissement, mais sa place naturelle était auprès de Gambetta, dans la grande œuvre de l’organisation de la défense. Il était l’un des amis les plus anciens de Gambetta. Dès le grand éclat du procès Baudin, il n’avait cessé de tenir l’œil constamment fixé sur le jeune tribun ; il disait : « Celui-là ne trahira pas comme Ollivier. » Il sentait en Gambetta une force capable de faire la révolution. On ne pouvait encore prévoir comment elle se ferait. Elle pouvait se faire de plusieurs manières : elle se fit de la manière la plus affreuse pour la France et la plus inutile pour la République elle-même. M. Ranc partit de Paris en ballon, le 14 octobre, et rejoignit Gambetta. Il fut nommé directeur de la sûreté générale. Il employa les faibles moyens dont il disposait à surveiller, d’une part, les mouvements de l’ennemi et, de l’autre, les menées des orléanistes et des légitimistes, qui croyaient voir le moment s’approcher où il leur serait possible de remettre la main sur le pays. Il organisa un service de renseignements militaires à l’aide duquel le gouvernement put envoyer au général Trochu, vers la fin de 1870, un état exact des forces alle-