Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/27

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tère des affaires étrangères, il exerça une action déterminante sur la réforme extrêmement difficile et délicate des divers services de ce département, où les traditions monarchiques étaient demeurées maîtresses.

Le département des affaires étrangères est le lien entre la France et les autres États, l’intermédiaire entre la République française et les monarchies de l’Europe. Il faut qu’il puisse toujours comprendre un esprit, une langue, des mœurs politiques, des institutions si différentes des nôtres, et qu’il s’en fasse comprendre lui-même, en conservant vivace l’instinct de la France et le feu sacré de la patrie. C’est un très gros problème pour une démocratie en révolution qui veut vivre dans la paix et la liberté. On ne le résout pas sans des qualités très variées dont la réunion est rare. Il y faut une intelligence qui ne soit ni sceptique ni sectaire, qui sache attacher aux traditions, aux usages, aux préjugés même des autres régimes le juste prix qui convient, assez ferme cependant pour ne pas se laisser entamer par l’influence quotidienne de ce commerce, pour demeurer robuste dans sa foi démocratique et dans son patriotisme républicain. Nous avons