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de Parme, aussi grand capitaine qu’habile politique. À ce moment, la question religieuse divisait profondément les Belges. Les gentilshommes du Hainaut et de l’Artois, qui voulaient le maintien exclusif du culte catholique, formèrent entre eux la ligue des Malcontents, resserrèrent leur union par la Confédération d’Arras (7 janvier 1579), et se réconcilièrent bientôt avec Farnèse.

Ils se plaignaient des excès des protestants, maîtres de Gand. Farnèse les ramena aisément à lui par la promesse d’une amnistie et du maintien des privilèges nationaux.

De leur côté, les provinces du nord, inspirées par Guillaume de Nassau, signèrent l’Union d’Utrecht, qui fonda en réalité la république des Provinces-Unies (23 janvier 1579).

Dès lors, la séparation fut définitive entre les provinces calvinistes du nord et les provinces catholiques du sud.

2. Succès de Farnèse. — L’appui des Malcontents valut à Farnèse de raides succès. Il prit successivement Tournai, Gand et Bruxelles. Anvers elle-même succomba, après un siège célèbre par la valeur et l’habileté des assaillants et des assaillis (1585).

Sur l’ordre de Philippe II. Farnèse alors se disposa à rejoindre l’invincible Armada, qui devait conquérir l’Angleterre.

Après la destruction de cette flotte formidable, il dirigea deux brillantes expéditions contre Henri IV de Navarre.

Farnèse mourut à Arras en 1592. Quant au prince d’Orange, il était tombé à Delft en 1584 sous la balle d’un assassin nommé Balthasar Gérard : Philippe II avait promis 25.000 écus d’or et des lettres de noblesse à celui qui le ferait périr.