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3. Influence des monastères. — Ces monastères eurent une influence civilisatrice considérable : ils propagèrent le christianisme, développèrent l’agriculture, conservèrent les anciens manuscrits et furent pour la plupart le noyau de villes nouvelles, telles que Mons, Nivelles, Andenne, Stavelot, Saint-Hubert, etc.



CHAPITRE II

Les Maires du palais.


§ 1. — Origine et développement de leur puissance.


1. Décadence des Mérovingiens.a) Les fils de Clovis se partagèrent, ses États suivant la coutume des barbares. Clotaire Ier parvint cependant à régner seul sur toute la monarchie. Mais de nouveaux partages suivirent sa mort. Finalement, le royaume présenta deux parties bien distinctes : l’Austrasie, patrie des Francs Ripuaires, à l’est de l’Escaut, et la Neustrie, séjour des Francs Saliens, à l’ouest du même fleuve.

Les rois Mérovingiens se rendirent odieux par des crimes dont le récit fait frémir. Signalons ce Clotaire Ier qui égorgea de sa main ses deux jeunes neveux, et fit périr dans les flammes son fils rebelle et toute sa famille. Nommons aussi la terrible Frédégonde. Ces rois souillés de crimes, avilis par leurs débauches, prétendirent néanmoins régner en souverains absolus à l’imitation des empereurs romains, et cessèrent de convoquer les assemblées générales des guerriers.

b) Mais les conquérants s’étaient aussi enrichis au détriment des vaincus. Ils formaient une aristocratie dominante, énergique et turbulente, animée des sentiments les plus belliqueux, pleine de confiance dans ses forces, et portant en elle un indomptable sentiment de farouche indépendance.

Ainsi, d’un côté, la royauté revendiquait tout pouvoir ; de l’autre, la noblesse refusait toute subordination.