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désordre du IXe siècle, les échevins qui rendaient la justice dans les cantons se chargèrent aussi d’administrer les villes où ils résidaient. Ils les entourèrent de murailles, et se rendirent à peu près indépendants des souverains.

3. Chartes. — À partir du XIe siècle, ceux-ci par des actes écrits ou chartes, reconnurent cette autonomie des villes. La charte réglait l’organisation de la ville et indiquait avec précision les devoirs de la ville envers le prince.

4. Devoirs des villes. — Ces devoirs, identiques à ceux d’un seigneur féodal, comprenaient :

1° Le service militaire pour vingt ou trentie jours ;

2° Les aides en argent dans les cas principaux de chevalerie, mariage, captivité ou croisade.

Un officier du prince, le bailli, convoquait et présidait le tribunal des échevins, et exécutait les sentences.

§ 2. — Développement intérieur.


Trois classes d’habitants peuplaient les villes du IXe siècle :

1° Les nobles, seuls propriétaires du sol, tout-puissants dans la ville, car le prince choisissait parmi eux les échevins qui rendaient la justice et administraient la cité.

2° Les hommes libres ou bourgeois qui s’occupaient du haut négoce. Ils étaient soumis à la juridiction des échevins. Vers la fin du Xe} siècle, ils formèrent une puissante association, la gilde des Marchands[1] qui obtint de pré-

  1. Gilde dérive de geld, argent. La gilde était primitivement une* association entre hommes libres. Chacun versait une cotisation dans la caisse commune pour secourir les membres frappés de quelque malheur. Les gildes existaient en Scandinavie, en Germanie et dans notre pays, dès avant Charlemagne. Celui-ci les proscrivit comme séditieuses, ainsi que Louis le Débonnaire, et elles disparurent pour reparaître plus tard.