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Page:Derème - La Verdure dorée, nouv. éd.djvu/179

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la verdure dorée

XCV

À Guillaume Apollinaire.


Je veux bourrer ma pipe et fumer en silence
À l’ombre des rosiers que l’air tiède balance.
Les feuilles sur le ciel tremblent avec douceur
Et je rêve, couché sous les branches, tresseur
De rythmes et de fleurs qui raillent le tonnerre.
Car le temps est venu, mon cher Apollinaire,
De boire cette paix que goûtent seulement
Ceux-là qu’a déchirés un illustre tourment.