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la verdure dorée

XCVII


Six heures tombent de l’horloge
Comme six noix dans un chaudron
Déjà le soir triste grelotte
Sous un lourd nuage marron.

Elle, naguère sous le saule
À cette heure elle souriait…
Faudra-t-il que je me console
De son doux regard inquiet ?

Roses chaudes de sa jeunesse,
Hélas ! j’en ai mal à mourir.
Comme un colibri dans la neige
Mon cœur se glace au souvenir.

Et ce soir morose d’automne
Dans le vieux jardin qu’elle aima,
Il tombe d’un marronnier jaune
Des feuilles sur mon panama.