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la verdure dorée



Quel vent arrache les bouquets
Et bat la mer creuse et terrible ?
Les bateaux sont entrechoqués
Comme des graines dans un crible.

Quelles sont ces montagnes d’eau
Et ces tonnerres d’avalanches ?
Mon pauvre ami, que tu es beau
Sous ces trombes vertes et blanches.

L’ouragan hurle et tord les mâts ;
Le vaisseau grince, tangue et roule,
Et l’oiseau bleu que tu aimas
Il est noyé comme une poule.


Et maintenant tu peux t’asseoir
Au milieu des lambeaux des voiles ;
Ce n’est pas encore ce soir
Que l’on décroche les étoiles.

Alors on pleure la saison
Pleine de nids et de dimanches,
La glycine sur la maison
Et la rivière sous les branches.