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Page:Derème - La Verdure dorée, nouv. éd.djvu/29

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la verdure dorée



Le trèfle rouge qui brûle,
L’air qui dort, le bruit des eaux
Aux rameaux du crépuscule
Le tumulte des oiseaux,

Dans les ténèbres fleuries
La lune, fruit d’un beau soir
L’herbe humide des prairies
Et l’azur sonore. — Espoir,

S’attaquant à la nature
Le poète la pétrit
Pour en faire l’œuvre où dure
Le triomphe de l’esprit.

Mais quoi ! langoureuse celle,
Dont la chevelure ainsi
Qu’une eau vivante ruisselle
Sur ma joie et mon souci,

Découvre sa gorge blanche
Et féconde en voluptés,
Sourit et vers moi se penche
Dans l’ombre où je méditais.

Qu’est-ce ? Le monde chavire
Comme un jeu de vains décors ;
Elle est belle et je respire
L’odeur lourde de son corps.