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Page:Derème - La Verdure dorée, nouv. éd.djvu/59

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la verdure dorée



Cuistre, je t’aime avec éclat
Car le cuir de ton crâne chauve
Reflète l’ombre de l’alcôve
Où l’amour aux dieux m’égala.

Une feuille de l’hiver blême
Tombe sur la table où j’écris ;
Et je raille malgré les cris
Que j’entends au fond de moi-même.

Que ne puis-je être allègre et doux
Comme un lièvre sur une touffe,
À l’heure où le chagrin m’étouffe
Et me fait ployer les genoux !

Ils disent que la vie est belle.
Je meurs, tu meurs et nous mourons.
De liserons, parons nos fronts.
Ouvrez l’amour comme une ombrelle.

Ah ! ferme ces yeux obstinés
Si rien au monde n’est durable,
Et mets la lampe sous la table
Car l’encrier te rit au nez.