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LA PIPE ET L’ESCARGOT
Je pourrais dater une stance,
doux exotisme, de Turin,
de Heidelberg ou de Constance,
sans avoir jamais pris le train.
Et je plairais aux demoiselles,
ayant mis à mon violon,
non des cordes, mais des ficelles
pour des romances de salon.
Et peut-être dans mon vieil âge
pourrais-je voir sur mon perron
un laurier bercer son feuillage…
Mais à quoi bon ? mais à quoi bon ?
La gloire éclot, jaunit, se fripe
et se fane de l’aube au soir
et j’aime mieux fumer ma pipe
que renifler son encensoir.