Aller au contenu

Page:Derème - Le Poème de la pipe et de l’escargot, 1920.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

9
LA PIPE ET L’ESCARGOT


Je pourrais dater une stance,
doux exotisme, de Turin,
de Heidelberg ou de Constance,
sans avoir jamais pris le train.

Et je plairais aux demoiselles,
ayant mis à mon violon,
non des cordes, mais des ficelles
pour des romances de salon.
 
Et peut-être dans mon vieil âge
pourrais-je voir sur mon perron
un laurier bercer son feuillage…
Mais à quoi bon ? mais à quoi bon ?
 
La gloire éclot, jaunit, se fripe
et se fane de l’aube au soir
et j’aime mieux fumer ma pipe
que renifler son encensoir.