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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/332

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v. Moltke y vit un signe menaçant pour l'intention déjà maintes fois attribuée à l'ennemi d'un essai stratégique de percée entre Verdun et Metz. Le danger lui semblait gigantesque. Menaces sur le flanc issues de Paris, menace sur les arrières en Belgique, et maintenant possibilité d'une menace sur les flancs et les arrières de Verdun. Cela faisait beaucoup, en quelques heures, pour provoquer une tempête dans ses nerfs. Tout semblait vouloir s'effondrer sur lui dans une crise terrible. Sa confiance et sa volonté chancelaient dans les puissantes tempêtes des événements. Il commença à perdre de plus en plus son équilibre intérieur sous les coups du sort qui s'amoncelaient : la volonté de vaincre disparaissait de l'âme du commandant en chef. Une profonde dépression se rendit maîtresse de lui. Son imagination excitée au plus haut point dépeignait déjà toutes les terreurs de la défaite en sombres couleurs. Dans une note de ces heures troubles (v. Moltke ibid, p. 385), il dit : « Cela va mal, les combats à l'est de Paris vont tourner à notre désavantage. Certaines de nos armées vont devoir reculer, et les autres devront bien suivre. Le début de la guerre commencé avec tant d'espoir est renversé en son contraire. — Je dois supporter ce qui arrivera et resterai debout ou tomberai avec mon pays. Il va nous falloir étouffer dans la lutte contre l'est et l'ouest. — Comme c'était différent quand nous avons ouvert la campagne si brillamment il y a quelques semaines — la désillusion amère suit maintenant. Et nous aurons à payer pour tout ce qui est détruit. — La campagne n'est certes pas perdue, aussi peu qu'elle ne l'était jusqu'à présent pour les Français, mais l'élan français qui était sur le point de s'éteindre va se rallumer puissamment, et je crains que notre peuple dans son vertige de victoire ne puisse qu'à peine supporter le malheur... »

Contrairement à leur chef, les officiers de l'état-major général n'ont pas perdu un seul instant la confiance en une bonne issue de la bataille. En particulier, les officiers de la section des opérations, comme les colonels Tappen et v. Dommes, ainsi que le chef des chemins de fer de campagne, le colonel Groener — même si ce dernier avait suivi depuis le début le développement de la situation opérationnelle avec des soucis croissants — étaient comme auparavant, même dans cette situation, inconditionnellement pour tenir ferme. Dans sa grande émotion psychique et sa perspective très oppressée, le général v. Moltke, malgré le calme intangible et les conseils de son conseiller, le colonel Tappen, était trop facilement et rapidement enclin à prêter l'oreille à toutes les nouvelles de malheur, même les plus invraisemblables.