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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/315

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LE CAPITAINE.

Corbleu ! je n’ai fait de la folie que pour vous ramener à la raison. D’ailleurs, j’étais là.

HORACE.

Jolie garantie… (Tenant la lettre) Cette lettre qui m’éloignait, c’est vous qui l’avez écrite.

LE CAPITAINE.

Mais comprenez donc un peu…

HORACE.

Heureusement que celle-ci me rappelait à la hâte.

LE CAPITAINE.

Mais c’est encore moi qui l’ai écrite : c’était pour vous faire connaître le danger que court un mari qui s’éloigne de sa femme… d’ailleurs, la jalousie est l’aiguillon de l’amour.

HORACE.

Comment, cette deuxième lettre, c’est vous qui…

LE CAPITAINE.

Corbleu, oui, c’est moi… il y en aurait une troisième, qu’elle serait encore de moi, c’est clair.

ALBÉRIC, à Horace.

Monsieur, je désire que vous n’ayez aucun doute à l’égard de ce que j’ai avancé. J’avais résolu d’être à Paris ce soir ; car je vais me marier, monsieur. La femme que j’épouse est veuve seulement depuis deux mois, et, bien que séparée de son mari, les convenances m’obligent à taire ce projet d’union jusqu’au terme assigné par la loi.

(Tenant une lettre.)
HORACE.

Il est inutile, monsieur, de me montrer cette lettre ; je ne doute pas.

ALBÉRIC.

Et moi, monsieur, j’y tiens absolument.

(Il la lui met sous les yeux.)