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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/355

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tenez, voici monsieur de Kernis qui revient seul. Il paraît fort désappointé, si cela peut vous consoler.




Scène IX.


Les mêmes, ARMAND.


ARMAND.

Je suis agacé, mon cheval ruisselle, et mon cocher est en nage. J’ai battu le bois dans tous les sens, impossible de la retrouver. J’ai eu beau examiner du plus loin toutes les livrées, je n’ai pas reconnu la sienne.

LA BARONNE.

C’est un steeple-chase, et vous aussi vous avez perdu.

ARMAND.

Ah ! mon Dieu, oui.

LA BARONNE.

Si votre cousine avait pu savoir ce qui arrive, elle se serait plutôt immobilisée que de vous condamner à une telle recherche. Je ne l’avais attendue que pour avoir le plaisir de serrer la main de cette chère amie. Mais je vois qu’il me faut y renoncer. Exprimez-lui tous mes regrets. Ah ! Il serait possible que je revinsse la chercher pour la représentation extraordinaire qui a lieu ce soir à l’Opéra ; il faut absolument voir ça. Il fait déjà un peu chaud, c’est vrai ; mais légèrement vêtue, c’est supportable. Monsieur de Kernis veut-il m’offrir son bras jusqu’à ma voiture ?

ARMAND.

Comment donc, madame ! (À part) Il paraîtrait que je sers à aiguillonner la jalousie d’Honoré.

(La baronne fait la révérence à Honoré, qui lui répond par un salut, et tombe sur un fauteuil. — La baronne et Armand sortent.)