Page:Derennes - Perséphone, 1920.djvu/62

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Où la tient le plus sombre et le plus strict des Dieux ;
Mais chante, toi qui vas vers celle que tu pleures.
Tu n’as, la recherchant, de ressources meilleures
Que le son de ta lyre et les pleurs de tes yeux.


« Pars sans espoir, épris sciemment de chimère.
Depuis que la Jeunesse est reine chez les morts,
Chaque nouveau printemps que doit subir la Terre
Au deuil de celle-ci pèse comme un remords ;
À ressentir, avant qu’un jour nouveau se lève.
Le funèbre remords de l’effort et du rêve
Consacre maintenant ton rêve et tes efforts.


« Deviens l’arbre où des noms sont gravés sur l’écorce ;
Soit le tombeau chantant où vit le Souvenir
De tout ce qui fut toi dans ta grâce et ta force :
— Orgueil de tes amours, amour de ton plaisir... —
Vainqueur mortel courbé par un fatal déboire,
Sache obtenir du moins ta dernière victoire :
Ton renoncement seul te reste à conquérir. »