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L’ITINÉRAIRE

Le premier corps, l’élite de l’armée, était commandé par Davoust, l’un des meilleurs officiers de Napoléon.

Ney, le brave des braves, était à la tête du deuxième corps. Il se jetait parfois dans la mêlée, comme un simple soldat, ce qui l’avait rendu très-populaire dans toute l’armée.

Parmi les autres généraux, je citerai le célèbre Montbrun, qui rivalisait avec Lasalle et Murat dans l’art d’enfoncer un carré ou d’enlever une redoute ; le général Éblé, qui devait sauver les restes de l’armée sur les bords de la Bérésina ; Junot, duc d’Abrantès ; Couvion Saint-Cyr, Oudinot, Macdonald et le Prussien York ; Regnier et le Prussien Schwartsenberg.

C’est par Kœnigsberg, dernière place forte de la Prusse orientale, sur la frontière russe, que Napoléon, après avoir passé par Dresde, Posen et Dantzig, se rendit à Gumbinnen et atteignit les rives du Niémen, où l’attendaient ses vieilles troupes.

Si les maréchaux qu’il avait enrichis montraient peu d’ardeur, les officiers et les soldats, surtout les vieux, étaient prêts à le suivre partout. Plusieurs parmi ces derniers, qui avaient fait la guerre en Italie, en Égypte, en Allemagne et en Espagne, croyaient aller aux Indes et ne s’effrayaient pas de la longueur du chemin. Moscou devait être la première étape, Ispaban la seconde, Delhi et Calcutta les deux dernières.

Des équipages innombrables suivaient la grande armée et fortifiaient encore l’idée qu’on s’était faite d’une excursion en Orient. Provisions de bouche, vins exquis, bagages de toute espèce encombraient les routes et gênaient la marche des régiments.

Ceci dit, je laisse la parole au vieux guerrier.