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Pour apaiser la soif qui dévore le sable ;
Dans le Gange sacré se mirent les palmiers,
Colonnes du désert, abris hospitaliers ;
La Perse a conservé ses parfums, ses ombrages ;
Le Sennaar lui-même a ses rians mirages ;
Stamboul est une aimé qui voit nonchalamment
Le Bosphore à ses pieds s’arrondir mollement,
Et qui peut promener sa vague fantaisie
Des rives de l’Europe aux rives de l’Asie.

Mais sous l’aspect trompeur d’un printemps éternel
Mon regard a compté bien des rides profondes,
Plus puissant que le soc il a rouvert des mondes
Et mesuré la gloire à son niveau mortel.
Indolent héritier des mémorables âges,
Ne viens plus nous vanter un reste de beauté,
Car tu n’as pas gardé le souvenir des sages
Dont plane encor sur toi l’austère majesté !

Contrée où le soleil commence sa carrière,
Où la nuit la plus sombre a ses jets de lumière,
Qui n’eus point à combattre un ténébreux chaos,
À percer les forêts, à dessécher les eaux,