XXIV
Lorsque revient le jour, sa lumière importune
Mes yeux qu’ont fatigués les pleurs de l’infortune.
Je voudrais retenir le sommeil… car, hélas !
Je suis las, oui bien las.
Les heures lentement se traînent ; la journée
— Siècle entier — n’est jamais assez tôt terminée.
Isolé désormais, vivant pour le devoir,
J’attends, j’attends le soir.
Et puis le soir revient sans rien rendre à mon âme.
Je sens que ma jeunesse a perdu toute flamme ;
Et le Malheur, posant sur moi sa lourde main,
Me murmure : « Ademain ! »
XXV
PRIÈRE.
A L’ANGE GARDIEN
Vous qui nous accueillez dans la sainte phalange
Où les âmes en paix échangent leurs baisers,
Abaissez vos regards, et priez, ô bon Ange,
Non pour les cœurs heureux, — mais pour les cœurs brisés.
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LE JOURNAL DE FIRMIN.