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Si les martyrs des trois journées
Tout à coup se dressaient convives du festin !
Et près de leurs bourreaux venant prendre leur place,
Soufflaient sur eux leur haleine de glace,
Leur indiquant d’un doigt silencieux
Les pleurs de rage arrêtés en leurs yeux,
Leurs membres noirs, couverts de meurtrissures,
Le sang qui coule encor de vingt blessures,
Leurs haillons, dégoûtants pour ces hommes blâsés,
Mais que le plomb, la poudre, ont immortalisés !…
Si cette noble foule, à l’âme bien française,
Entonnait devant eux la vieille Marseillaise,
Et disait : Notre mort, nos douleurs sont vos dons…
A votre tour !!… plus tard… et nous vous attendons !…

Ou bien, quand la nuit sombre au sommeil nous invite,
Si, pour leur remplacer le jour qui fuit si vîte,
A travers les barreaux de la noire prison
S’élevait la lueur d’un immense incendie,