la première étape, la seconde est revendiquée par la Grèce comme plus glorieuse et plus féconde.
Abordons les origines helléniques. Tout commence à la théogonie. Les Héraclides et bien d’autres ne se disaient-ils pas descendants des dieux ? Cette théogonie tout humaine, qui ne voyait dans les Immortels que l’aristocratie héroïque des meilleurs, des plus forts et des plus beaux, admettait les passions dans l’Olympe, et par conséquent fit sa place à l’amour. Le trouverons-nous parmi les légendes galantes des dieux, légendes nullement galantes à l’origine et singulièrement amplifiées et dénaturées par les Ovide et tous les beaux esprits des siècles où la foi n’existait plus ? Dans le principe, Jupiter n’était pas ce don Juan divinisé que les inventions tardives des poètes nous présentent comme un adultère et un séducteur. Nous ne pouvons toutefois associer au nom de Jupiter le sentiment nouveau qui fait irruption dans le monde. Nous ne le revendiquons pas davantage pour Apollon, qui vis-à-vis de Daphné ne symbolise que le caprice, pour Mars, qui nous représente l’antique brutalité. Et pourtant c’est de l’Olympe que l’amour descend parmi les hommes. Déjà, dans la demeure des bienheureux, un dieu préside aux premières œuvres de la passion naissante. Ce dieu, c’est Eros, que plus tard on se représentera sous les traits de l’enfant ailé, archer vagabond, oiseleur des pauvres âmes, chasseur sûr de sa proie, inépuisable en métamorphoses dont pas une n’a été oubliée par Y Anthologie de Céphalas ou par cette première anthologie desAnacréontiques. A cette heure,