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Page:Des Essarts - Les Voyages de l’esprit, 1869.djvu/180

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LA JEUNESSE D’UN POÈTE.

VICTOR HUGO RACONTÉ PAR UN TÉMOIN DE SA VIE.

I

Trois livres sont venus depuis un an de Guernesey, triple appel de l’art lointain à la mémoire de la France. Cette mémoire, fidèle, reconnaissante, passionnée, a trois fois donné raison à ceux qui, comme nous, n’ont jamais désespéré du goût public. Nous avons vu — avec quel élan ! — l’universel enthousiasme saluer la vaste épopée des Misérables, un enthousiasme qui se souvenait de Notre-Dame et de Ruy-Blas ; et n’est-ce pas encore la même acclamation qui, à quelques mois de distance, a successivement fêté les Miettes de VHistoire et ces récentes confidences sur Victor Hugo ?

Vraiment ce spectacle est rassurant et fait pour consoler, pour encourager, pour enorgueillir. Heureux démenti aux pessimistes qui portaient le deuil de l’idéal comme d’un mort à jamais enseveli par nos concitoyens ! La vogue bruyante et passagère d’ouvrages