postérité pour Victor Hugo. Les passions de nos pères ne nous atteignent plus. Eh bien ! de quelles préventions déposées dans certains esprits, de quelles ignorances, de quelles erreurs cet ouvrage ne fait-il pas justice ? Ce n’est point seulement un modèle de narration, c’est une œuvre de vérité et un bon livre tout à la fois !
Voilà donc la lumière répandue sur tant d’années obscurcies par les calomnies ténébreuses. « Toile et lege. » L’œuvre de Victor Hugo proclame un grand poëte ; sa vie ne proclame-t-elle pas un homme de bien ? Que ces pages écourtées de la fin laissent dans l’ombre peut-être quelques faiblesses, faut-il pour cela faire chorus avec ses détracteurs ? Et ces détracteurs sont-ils si parfaits pour oser lui jeter la première pierre ? Pas un de ces Zoïles du génie et du malheur, critique ou pamphlétaire, qui n’eût un bien autre compte avec sa conscience, s’il descendait en lui-même avant de s’attaquer au poëte, qui a dans sa vie des actions égales à ses œuvres. On peut apprendre le courage à l’école de Victor Hugo et le désintéressement aussi. Refuser une pension royale au prix de l’abandon consenti de Marion Delorme, écrire, au mépris de tous les dangers, à un condamné politique qu’on a toujours un asile prêt pour lui, sauver de l’échafaud la tête de Barbès, ne sont pas des traits ordinaires. Nous ne parlons pas des sacrifices plus étendus et plus solennels que Victor Hugo a pu faire depuis. Enfin, de ces années d’enfance et de jeunesse consacrées sans relâche à la piété filiale, à l’amour pur,