définis que jamais dans ce volume d’aujourd’hui qui déborde de vérités et d’enseignements.
Qui ne comprendra l’importance de cette première idée : « Ni perfectibilité, ni décadence ! » Dans le troisième livre de cet ouvrage, Victor Hugo la développe en termes indestructibles. Il réfute l’une des plus grandes hérésies modernes, celle qui veut étendre à l’Art la loi du Progrès, qui n’est faite que pour la Science.
« Le relatif est dans la science, le définitif dans l’art… Shakespeare change-t-il quelque chose à Sophocle ? Molière ôte-t-il quelque chose à Plaute ? Même quand il lui prend Amphitryon, il ne lui ôte pas… Cordélia supprime-t-elle Antigone ? Non ! Shakespeare n’est pas au-dessus de Dante, Calderon n’est pas au-dessus d’Euripide… Sublimité, c’est égalité. » Voilà qui tranche la querelle des anciens et des modernes par une solution qui mérite de devenir classique. Quoi de plus raisonnable que d’abolir ces vaines disputes et d’admirer et de comprendre tous les génies sans s’arrêter à des controverses de précellence ? Si les grands modernes et les illustres anciens sont égaux dans la conquête du Sublime ou de la Beauté, s’il n’y a pas progrès, il ne peut y avoir décadence. A une vision de l’Idéal succède une autre vision. Différence d’optique. Dante voit dans les ténèbres et découvre ce but éternel des poètes que Sophocle aperçoit à travers des flots de soleil. Il y a des époques de barbarie, mais il ne peut y avoir de décadence au moment où Juvénal prend la grande lyre qu’avait portée Virgile, et Tacite