Page:Des Essarts - Les Voyages de l’esprit, 1869.djvu/70

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ARISTOPHANE A NOUANT.

A Mn, e GEORGE SAND.

La polémique littéraire, madame, a cela de périlleux qu’elle met aux prises avec les plus beaux génies le critique amoureux de ses convictions et avant tout épris de la vérité. Plaider devant le public une cause que l’on croit juste contre un adversaire tel que vous, c’est l’avoir à moitié perdue et se faire donner tort avant même d’être jugé. J’affronte ce péril avec bonne grâce, rassuré du reste a mes propres yeux par la ferveur de mon culte pour vos chefs-d’œuvre, romans d’hier et romans d’aujourd’hui, théâtre naïf et fantasque, belles et franches idylles. D’ailleurs, votre esprit est trop large et trop libéral pour se contenter d’une louange banale, et vous saurez reconnaître dans la controverse respectueuse une des formes les plus délicates de l’enthousiasme.

Parmi vos aimables improvisations de Nohant s’est glissée une imitation du Plutus d’Aristophane. Ces pages, je me hâte de le proclamer, renferment les beautés jaillissantes que fait toujours attendre votre