Page:Des Essarts - Paris nouveau, 1857.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
PARIS NOUVEAU.

Un vieillard, franchissant la porte militaire,
S’arrêta : sa figure était sereine, austère ;
Étranger, il portait l’habit oriental.
Étranger ! l’était-il ? — Dans le pays natal
Comme un banni qui rentre après la longue absence,
Il fit entendre un cri plein de reconnaissance
Et d’amour… Mais soudain, demeurant ébloui,
Tel que le vieil Hébreu sur le mont Sinaï,
En voyant devant lui la ville étincelante,
Il soupira, puis il reprit sa marche lente,
Écoutant, embrassant d’un regard curieux
Le magique tableau déroulé sous ses yeux :
Tout un panorama dans les Champs-Élysées ;
Les jets d’eau l’enivrant de leurs fraîches rosées ;
Les arbres où chantaient les brises de l’été ;
Les hôtels qu’embellit le caprice sculpté ;
Ce palais qu’a rempli de merveilleux trophées
L’Industrie, aujourd’hui la dernière des fée,