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A M. LÉON GAMBETTA
Nous nous levons alors !
P. CORNEILLE.
Trois ans, limpide Avril de notre liberté,
Printemps de rose et d’or avant le rouge été,
Quand la France pleine de sèves,
Comme un enfant ouvrant ses yeux au clair soleil,
Gardait l’étonnement joyeux de son réveil
Et les promesses de ses rêves ;
Trois ans où tout fut bon, fraternel et clément,
En pleine lutte ardente un cri de ralliment
Dans notre cœur tressaille encore,
La guerre aux seuls abus que l’on voulait briser,
L’espoir indéfini d’un immense baiser,
Un orage dans une aurore !