Aller au contenu

Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’avoir vu nulle part rien de plus souriant à l’œil que les différents points de vue qui vinrent alors se dérouler successivement devant moi.

Quoi de plus coquet d’abord, de plus délicieux, de plus pittoresquement situé qu’Oloron — l’antique Iluro — vu de la route d’Espagne ? Où trouver un paysage qui puisse mieux émerveiller le touriste amateur et désespérer l’impuissance du peintre ? Le matin surtout, quand l’aube naissante vient soudain illuminer de ses rayons de pourpre et d’or ses clochers et ses toits d’ardoises, il est un charme incomparable dans cette suavité de teintes qu’offre partout le ravissant contraste de ces blanches maisons frangées d’un feuillage vert tout ruisselant des pleurs de la nuit.

Et puis — où qu’il s’arrête dans cette riche vallée d’Aspe toute parsemée de riants villages dont les pieds blancs se baignent dans les nappes d’argent du Gave, découpant leur mate blancheur sur la verdure des prairies — votre regard est toujours sûr de rencontrer quelque riante échappée où il pourra se reposer avec bonheur, et toujours, oui toujours quelque joli clocher d’église lançant en l’air sa délicate flèche, élancée et légère comme le feuillage d’un peuplier, splendidement inondée de lumière comme la tunique d’un archange.

Là, du moins, la nature faite grande et belle par