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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/136

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ses ondes bleuâtres et diamantées d’écume blanche.

Rien ne distingue ce monument pieux. Ni les savantes combinaisons de l’art, ni l’habile harmonie de grandioses proportions. Il est petit, étroit, presque imperceptible, comme les gens du pays se figurent la porte du ciel.

Humble entre les plus humbles, quelques murs le composent qui n’ont guère de remarquable que l’irrégularité même de leurs dimensions et un simple et bien modeste toit d’ardoises, surmonté d’une niche en guise de clocheton.

Vous qui aimez la pompe des décors, ne jetez pas les yeux dans l’intérieur de son enceinte. Sa pauvreté vous ferait peine par cela même que vous ne comprendriez pas tout ce qu’elle a de sublime — oubliant en cela, comme vous le faites trop souvent, hélas ! que le Christ a voulu naître dans une pauvre étable ; lui, qui eût pu, s’il eût voulu, recevoir le jour dans le plus somptueux palais des rois. — L’ivoire et le marbre, l’argent et l’or, les diamants et les perles fines, et tous ces métaux précieux que des hommes du Nord sont venus depuis arracher du sein de ses montagnes, l’Ossalois ne les connaissait guère ; disons mieux, les ignorait encore à l’époque où s’éleva cet oratoire. Puis, comme l’instinct qui le guide toujours n’a pas manqué de lui dire tout bas qu’une humble cha-