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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/18

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elle l’accompagnait du regard à travers le sentier tortueux qui serpentait sur la colline, et chaque soir, le cœur palpitant d’espérance et d’inquiétude, elle interrogeait l’espace avec son grand œil noir tout rempli d’une anxieuse curiosité. Puis, quand enfin il apparaissait, elle courait joyeusement à lui et lui donnant le bras revenait tout en dansant trouver son pauvre vieux père qui les attendait en souriant sur la porte de sa chaumine.

— « Oh ! la belle paire de jeunesses ! disaient alors dans leur étrange parler les paysans qui les voyaient. Oh ! quelle douce vie le bon Dieu leur réserve ! » Mais hélas qui saurait lire dans l’avenir !……

l’Évangile ne compare-t-il pas le bonheur des hommes à une fumée passagère !……


II

Un soir en effet que le soleil s’endormait dans sa couche de pourpre, que les bergers ramenaient au bercail leurs brebis bêlantes, que tous les verts sentiers frissonnaient à l’approche glacée de la nuit, nos deux amoureux s’en furent imprudemment causer dans leur grotte chérie, des beaux projets d’avenir qu’ils caressaient tout bas.