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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/43

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pour que tu ne pleures pas !… Mais elle se dit tout bas : De l’espoir, puis-je en nourrir encore, quand l’absence est venue briser le premier anneau de la chaîne qui m’unissait à la vie ?…

Et cependant, si l’on eût pu pénétrer dans le dernier repli secret de son petit cœur, on y eût vu cachée l’ombre d’une espérance…


III

Un soir enfin, — soir fatal ! — que la pauvre enfant se promenait comme de coutume avec sa mère sur la plage déserte, la vague houleuse vint pour la seconde fois déposer à quelques pas d’elles le corps inanimé d’un marin. — Cette fois seulement ce corps n’était déjà plus qu’un cadavre, cadavre ensanglanté et meurtri.

Du plus loin qu’elle l’aperçut, Maria sentit un voile de sang glisser sur sa paupière…..

Un secret pressentiment étreignit son cœur et le fit bondir dans sa poitrine comme ces lames mugissantes que les récifs déchirent.

Il y a plus. — Tandis qu’une voix intérieure pleine d’une générosité instinctive lui disait tout bas : « Vole au secours de cet infortuné ! » il lui