Aller au contenu

Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forcés la tristesse involontaire qui grondait dans son petit cœur. Car elle s’ennuyait, la pauvre enfant, et beaucoup même, au milieu de tout ce luxe, de toute cette richesse qui faisaient l’objet de tant de jalousies, de tant de convoitises envieuses. Orpheline et se sentant seule au monde, elle se laissait aller en secret à cette morne et sombre apathie dont ne manque jamais de vous environner l’absence complète de tout attachement sincère et réel. Jeune, belle et riche, il ne lui manquait pour être heureuse qu’un cœur capable de comprendre le sien, qu’une âme sympathique dont l’affection complétât sa vie.

Bientôt sa santé s’altéra. Bientôt ses traits morbides et languissants ne conservèrent plus rien de leur ancien éclat. Ce n’était pas de la pâleur, c’était de la souffrance, c’était quelque chose qui saisissait au cœur ; c’était un visage toujours charmant, mais que ne pouvait plus animer aucune joie, aucune espérance terrestre.

Le comte, inquiet de cette étrange révolution, consulta les premiers médecins de Paris ; et comme, de l’avis de tous, les bains de mer furent seuls jugés capables de rappeler à la vie la Fée Blonde atteinte d’une nostalgie très-grave, le lendemain même il partit pour Biarritz avec elle.

Quinze jours s’étaient à peine écoulés quand un