Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/63

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lennel que Dieu entende, et je partirai la foi au cœur, chantant les hymnes de l’espérance.

Et leurs mains s’unirent dans une mutuelle étreinte ; et leurs bouches échangèrent les mêmes paroles ; paroles douces, simples, que chaque lèvre humaine a prononcées à son tour, et qui, vieilles comme le monde, sont toujours aussi mélodieuses que le plus mélodieux des cantiques des anges devant le trône de l’Infini.

Pendant ce temps, la nuit avait lentement recouvert de son voile de crêpe l’immensité de l’horizon.

Timide et craintive, la brise du soir, à peine éveillée, commençait de secouer ses ailes, tout en chuchotant avec les feuilles et les fleurs.

Une molle et tiède vapeur, diaphane comme une poussière d’argent, s’élevait lentement au ciel, couvrant tout de sa douce teinte grise, si harmonieuse et si tendre.

Au loin se dessinait, limpide et lumineuse, sur son fond d’azur, la mystique étoile du soir humidement baignée dans une onde transparente et dorée.

L’étoile du soir….. la première qui scintille au ciel !

Que de choses son pâle et sympathique rayon éveille dans le cœur ! que de fantômes tristes il