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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/84

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tération de sa santé. — La nuit venue, elle épia.

Il y avait plusieurs heures qu’elle attendait vainement, et déjà ses soupçons commençaient à l’abandonner, quand tout à coup, comme il pouvait être environ minuit, elle crut entendre un soupir, puis une voix faible qui murmurait des paroles entrecoupées.

« Oh ! mon adoré, disait Marguerite, sans doute en rêvant, je suis ton épouse bien-aimée, je t’aime… oh ! oui, je t’aime….. et, cependant, il me semble que tes caresses me glacent le cœur, que tes baisers portent la mort….. Ils m’affaiblissent, ils me tuent….. »

Puis elle poussa un douloureux soupir, et la mère n’entendit plus rien. Alors elle plaça son œil au trou de la porte et vit….. — jugez de la terreur qui s’empara d’elle ! — et elle vit….. un vampire !

Elle le reconnut de suite : c’était le jeune sire de Lahonce. Seulement, non pas le sire de Lahonce pâle, maigre et décharné par la maladie comme il l’était lors de sa dernière visite, mais le sire de Lahonce gras, frais et vermeil comme elle l’avait vu dans sa plus florissante santé.

Le spectre, debout à côté du lit, avait le corps penché sur l’oreiller de la jeune fille endormie et ses lèvres appliquées sur une veine de son cou d’al-