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Page:Des Ombiaux - La Ronde du Trouvère, 1893.djvu/14

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J’ai conquis des provinces belles
Au glorieux pays du soleil,
J’ai des vaisseaux sur la mer vermeille
Remplis de joyaux,
J’ai des brocarts d’or et d’argent,
Des colliers en diamant,
Des diadèmes et des couronnes.
À les prendre si ta fille consent,
Mon cœur aussi je lui donne.
— Où donc est-il mon joli trouvère gentil ?

— Il a passé par ici
Quand les pommiers étaient en fleurs ;
Il s’en est allé d’ici
Quand les pommiers ont fleuri.

Mon père lui dit : Trop tard tu viens,
Elle a pris voile ce matin.
Qui sème le froment récoltera l’avoine,
Avant que ma fille soit ta compagne.
Dans la chapelle du moutier
J’étais à genoux en prière
Quand mon fidèle trouvère
Sur le chemin vint à passer.
Il chantait bien tristement