Page:Des Roches - Les Missives.pdf/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Qui jugera de Dieu, si ce n’est un Dieu mesme,
Qui cognoist sa grandeur, qui la peut mesurer ?
Miserables humains, si son pouvoir supreme
Ne guide vos escrits, qui les peut asseurer ?

Toutesfois vous oyez d’un propos temeraire
Blasfemer contre luy, disant, il ne se peut
Qu’un fait qui est passé demeure encor à faire.
Dieu ne peut en celà faire tout ce qu’il veut.

Et puis il est assis à la dextre puissante
Du pere supernel : il n’en partira point
Que de ses feux divins une flamme cuisante
N’embraze l’univers jusques au dernier point.

Qui craindra que du ciel son ire vangeresse
Nous accable le chef s’aigrissant contre nous ?
Contre un homme mortel un grand Dieu ne s’adresse.
L’homme ne sçauroit pas mettre Dieu en courroux.

O pauvres insensez ! vous chassez donc la crainte
Par la temerité, un mal pernicieux
Par un malheur plus grand, duquel sentant l’attainte
L’estoile du matin a trebusché des cieux.


Faultes survenues en l’Impression de ce livre.