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LES ŒUFS DE PÂQUES


Mlle Léonie est une petite fille passablement curieuse.

Le jour de Pâques, elle reçut une jolie corbeille dont le couvercle était fermé par un ruban.

La petite fille supposait que cette corbeille renfermait, suivant l’usage, des œufs en sucre et d’autres friandises.

Elle aurait bien voulu s’en assurer, mais elle n’osait dénouer le ruban dans la crainte de mécontenter son papa qui avait manifesté l’intention d’ouvrir la corbeille de ses propres mains. Léonie, dont l’impatience était grande, ne put résister longtemps à la tentation. Pensant qu’un ruban dénoué pouvait se refaire, elle tira le cordon.

Tout à coup, le couvercle dé la corbeille s’enleva brusquement : un diablotin à ressort parut et en même temps six œufs de Pâques, que le mannequin portait dans sa robe, furent projetés hors de la corbeille et se brisèrent en plus de mille morceaux.

Mlle Léonie fut bien épouvantée, non de l’apparition du diablotin — elle était trop grande fille pour avoir peur d’une poupée — mais parce qu’elle redoutait, les conséquences de sa curiosité. Léonie aurait pu faire rentrer le diablotin dans sa prison et renouer le ruban : mais à quoi bon ? les œufs brisés ne témoignaient-ils pas contre elle ?

Voilà pourquoi Mlle Léonie rougit jusqu’aux oreilles quand on lui parle du diablotin.

Les enfants regardèrent leur compagne et chuchotèrent.