Page:Des Tilleuls - Le premier livre illustré de mes petits enfants, 1878.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme la marquise de Carabas. Les passants vous regardaient et plusieurs s’écrièrent :

— Qu’elle est jolie ! qu’elle est ravissante !

Ces éloges vous causaient une vive satisfaction, car vous êtes passablement vaniteuse, Mlle Claire, mais la vanité, comme tous les autres défauts, n’attire jamais que des fâcheuses aventures.

Une femme du marché, en vous apercevant, dit aussi : Qu’elle est belle ! Vous lui adressâtes un aimable sourire pour la remercier de son compliment flatteur ; vous souvenez-vous de ce qu’elle vous dit alors ?

— Ma petite demoiselle, vous vous trompez étrangement, si vous croyez que je parle de vous. J’admire la jolie rose que vous portez dans vos cheveux, et non votre visage qui est loin de lui ressembler.

À ces mots, les voisines de la marchande firent entendre de bruyants éclats de rire et vous vous éloignâtes humiliée et confuse.

Quand on n’est pas irréprochable, Mlle Claire, on doit avoir de l’indulgence pour les défauts d’autrui et chercher à se corriger : n’est-il pas vrai, mesdemoiselles ?

Les petites filles ne chuchotaient plus.