Page:Des artistes, première série, 1885-1896, peintres et sculpteurs, 1922.djvu/167

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jusqu’à la réalisation de la grande poésie décorative.

C’est que la nature, pour qui sait la voir et la comprendre, est une étrange magicienne, perpétuelle créatrice de rêve, une infatigable renouveleuse d’idéal.

Tout est en elle, car elle est la Beauté en dehors de quoi nous ne pouvons rien concevoir, la source intarie où nous pouvons puiser, à pleine âme, les fortes émotions. Mais combien savent la regarder avec oPes regards d’amour ?

Et je ne sais rien de beau et de touchant comme : de voir M. Camille Pissarro, si jeune sous sa barbe blanche, garder tous les enthousiasmes de la jeunesse et, loin d’a bruit des coteries, cPea jurys, des hideuses jalousies, poursuivre, avec les ardeurs d’autrefois, une des plus belles, un» des plus considérables parmi les œuvres de ce temps.

(Le Figaro, 1er février 1892.)