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POÉSIES POSTHUMES



LES SÉPARÉS


Nécris pas ! Je suis triste, et je voudrais m’éteindre ;
Les beaux étés, sans toi, c’est l’amour sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre ;
Et, frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !

N’écris pas ! n’apprenons qu’à mourir à nous même.
Ne demande qu’à Dieu… qu’à toi si je t’aimais.
Au fond de ton silence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !