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IDYLLES.

Mais la lune se lève, et pâlit mes crayons. Ne bravez pas dans l’eau ses humides rayons : Les pavots vont pleuvoir sur sa lente carrière. Au ciel, qui donne tout, offrez votre prière ; Elle est pure et charmante, et vous la dites bien. La voix est faible encor ; mais c’est Dieu qui l’écoute ! -

Un faible accent vers lui sait trouver une route ;

Il entend un soupir ; il ne dédaigne rien. Et maintenant dormez. Leurs mains entrelacées

Semblent lier encor leurs naïves pensées. Hélas ! ces cœurs aimans qu’elles viennent d’unir, Ne les séparez pas, mon Dieu, dans l’avenir ! Ils dorment. Qu’ils sont beaux ! Que leurmère estheureuse ! Dieu n’a pas oublié ma plainte douloureuse : Sa pitié m’écouta… Tout ce que j’ai perdu, Sa pitié, » Jie le sens, 5 me l’a presque rendu !

Sommeil ! ange invisible aux ailes caressantes, |