Page:Desbordes-Valmore - Élégies et poésies nouvelles, 1825.pdf/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
ÉLÉGIES.

L’ISOLEMENT.


Quoi ! ce n’est plus pour lui, ce n’est plus pour l’attendre,
Que je vois arriver ces jours longs et brûlans ;
Ce n’est plus son amour que je cherche à pas lents ;
Ce n’est plus cette voix si puissante, si tendre,
Qui m’implore dans l’ombre, ou que je crois entendre ;
Ce n’est plus rien. Où donc est tout ce que j’aimais ?
Que le monde est désert ! n’y laissa-t-il personne ?
Le temps s’arrête et dort. Jamais l’heure ne sonne.
Toujours vivre, toujours ! on ne meurt donc jamais.
Est-ce l’éternité qui pèse sur mon âme ?
Interminable nuit que tu couvres de flamme !
Comme l’oiseau du soir qu’on n’entend plus gémir,