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ÉLÉGIES.

De ma dernière nuit c’est l’ombre avant-courrière.

Vois comme en s’élevant de la noire bruyère, Aux fleurs de ma fenêtre elle monte et s’étend :

Embrasse-moi, ma sœur, car son aile invisible,

M’a touchée et m’entraîne en un sommeil paisible. Ce rayon qui s’enfuit, non, ce n’est plus le jour, Ce n’est plus le malheur, non, ce n’est plus l’amour ; C’est ma dernière nuit. Déja froide comme elle, Ma mémoire n’est plus qu’un miroir infidèle : Oui, tout change, ma sœur, tout s’efface, et je sens, Que la paix… ou la mort a coulé dans mes sens.