Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/215

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Ce cœur blessé, dont l’amour est jaloux ,
Donne encore un regret, un soupir au coupable.

Qu’il m’était cher ! que je l’aimais !
Que par un doux empire il m’avait asservie !
Ah ! Je devais l’aimer toute ma vie,
Ou ne le voir jamais !
Que méchamment il m’a trompée !
Se peut-il que son âme en fût préoccupée,
Quand je donnais à son bonheur
Tous les battements de mon cœur !
Dieu ! comment se peut-il qu’une bouche si tendre
Par un charme imposteur égare la vertu ?
Si ce n’est dans l’amour, où pouvait-il le prendre,
Quand il disait : « Je t’aime ; m’aimes-tu ? »

Ô fatale inconstance ! ô tourment de mon âme !
Qu’as-tu fait de la sienne, et qu’as-tu fait de moi ?