Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Trop bien ! A-t-il soumis mes plus chères années ?
Je n’y trouve que lui ; rien ne me fut si cher :
Et pourtant mes amours, mes heures fortunées,
N’était-ce pas hier ?

Que la vie est rapide et paresseuse ensemble !
Dans ma main, qui s’égare, et qui brûle, et qui tremble,
Que sa coupe fragile est lente à se briser !
Ciel ! que j’y bois de pleurs avant de l’épuiser !

Mes inutiles jours tombent comme les feuilles
Qu’un vent d’automne emporte en. murmurant :
Ce n’est plus toi qui les accueilles ;
Qu’importe leur sort en mourant ?
Eh bien ! que rien ne les arrête ;
Je les donne au tombeau ; je m’y traîne à mon cœur ;
Et, comme on oublie une fête,
Jeune encor, j’oublirai l’amour.