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IDYLLES.

Au fond d’un doux sommeil écoutez-vous ses pas ?
Non ! si vous l’aviez vu, vous ne dormiriez pas !
Dormez. Je vous rendrais et pensive et peureuse ;
Vous diriez : Dès qu’on aime on n’est donc plus heureuse ?
Je ne sais. Pour la paix de vos nuits, de vos jours,
Ignorez-le toujours.

Mais de nouveaux sentiers s’ouvrent à ma tristesse :
Je voudrais tous les suivre, et je n’ose choisir ;
L’espoir les choisit tous. Oh ! qu’il a de vitesse !
Il m’appelle partout… où vais-je le saisir ?
Au pied de la chapelle où serpente le lierre,
Courbé par la prière,
Un vieillard indigent porte aussi ses douleurs :
Allons ! ses yeux éteints ne verront pas mes pleurs.
Comme il prie ! ou dirait qu’une lumière heureuse,
Pour éclairer son front, vient d’entr’ouvrir les cieux ;
On dirait que le jour est rentré dans ses yeux,