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Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 2, Boulland, 1830.djvu/238

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POÉSIES

Elle aime enfin, et son heure est venue.
Pour un ingrat devait-elle sonner ?
Mais, pour craindre cette heure, il faut la deviner ;
Et l’Orpheline, en sa première flamme,
Rêve l’amour aussi pur que son ame.
Six mois ainsi coulent rapidement.
Tout est bonheur, ivresse, enchantement.
Un villageois, qui soupirait pour elle,
Renferme alors sa tendresse fidèle ;
Edmond ne la suit plus, et cache à tous les yeux
Son humble hommage et ses timides vœux.
Sans le vouloir, Pauline a su lui plaire ;
Edmond n’a pu que l’aimer et se taire.
L’amour modeste est souvent méconnu ;
Pour éblouir il est trop ingénu.
Sans s’occuper d’un amant qu’elle ignorę,
Pauline est tout à celui qu’elle adore ;
Elle ne voit encor dans l’avenir